D'où nous est venu ce goût immodéré pour la généalogie ?
Armes de la famille de Montfort |
Le côté de son mari l'intéressait aussi, et les histoires des militaires Jamais firent partie des récits transmis à ses petits enfants. Comme il avait le goût de la collection et du classement, Yves avait déjà dans la tête et sur des fiches l'arbre généalogique de cette branche paternelle au moins. Il ne restait plus qu'à vérifier et compléter, puis à chercher les ascendants de sa mère.
Une page du cahier de généalogie de ma grand mère |
* De mon côté, pas de titres de noblesse, mais un cousin de ma grand-mère, curé à Rennes et collectionneurs d'ancêtres. Les bretons ont tous un cousin curé, ce n'est pas une légende. Ma grand-mère maternelle, toute paysanne qu'elle était, avait recopié avec dévotion sur des cahiers d'écolier toutes les indications que l'abbé Simonneaux lui avait données. Elle me les avait montrés lorsque j'étais gamine. A l'époque je m'en souciais comme d'une guigne. Mais comme toutes les Mamies, elle répétait toujours les mêmes histoires sur la famille. C'est ainsi que je fus contaminée par le virus de la généalogie
Vue partielle du grand rouleau des Schiltz |
* Et si j'avais eu quelque velléité d'en guérir, voilà que le côté paternel s'avisa d'en remettre une couche par l'entremise de ma tante Gaby. Pas plus que ma grand-mère elle n'avait cherché elle-même les ancêtres dans les registres mais elle était l'héritière de "l'Arbre de la famille Schiltz" réalisé par le grand père pendant la guerre de 40-45. Il s'agit d'un grand rouleau de 2,5 m de long bricolé à partir de vieux cartons du cadastre à l'heure allemande mis bout à bout.
L'ensemble est un peu compliqué à lire, tapé à la machine par mon grand père,et complété à la main par ma tante, collé, agrafé, scotché, mais nous avons constaté qu'il ne comportait pas de fautes.
Durant ces sombres années de la guerre, la Moselle avait été réoccupée par les Allemands. Plusieurs familles juives avaient déjà été arrêtées à Hayange et déportées, et il lui fallut prouver qu'il était bien d'ascendance française de souche en présentant l'état civil de ses grands-parents, faute de quoi il risquait la déportation lui aussi. C'est ainsi qu'il commença à chercher dans les archives de la ville de Hayange et des communes voisines. Comme il était en retraite et que hormis le jardin et la radio il n'avait pas grand-chose à faire de ses journées, il poursuivit jusqu'à ses bisaïeuls puis les trisaïeuls, chercha les branches cousines et alliées, et recopia le tout sur le grand rouleau dont j'ai hérité.
Merci à nos
ancêtres contaminateurs, Thérèse de Montfort, Anne-Marie Simonneaux, le
chanoine Pierre Simonneaux, Gabrielle et Charles Schiltz. Vous nous avez
transmis ce goût de la généalogie.
Allez savoir pourquoi certains enfants sont sensibles au virus, d'autres pas du tout. Nos propres enfants, même s'ils posent des questions parfois, ne sont pas des fans de généalogie. Ce n'est pas faute d'en avoir entendu parler. Mais trop c'est trop… Nous verrons bien si les petits-enfants ou petits-neveux prendront le relai.
Allez savoir pourquoi certains enfants sont sensibles au virus, d'autres pas du tout. Nos propres enfants, même s'ils posent des questions parfois, ne sont pas des fans de généalogie. Ce n'est pas faute d'en avoir entendu parler. Mais trop c'est trop… Nous verrons bien si les petits-enfants ou petits-neveux prendront le relai.
Merci pour cette présentation Anne-Marie. Vous avez de beaux trésors généalogiques !
RépondreSupprimerPour vos enfant, on est jamais à l'abri d'une vocation tardive :) Quelle chance d'avoir eu tous ces passeurs de relais !
RépondreSupprimerIl est évident qu'avec autant de "virus" autour de vous, il était difficile d'échapper à la contamination.
RépondreSupprimerNe guérissez surtout pas !
RépondreSupprimerC'est une belle maladie la généalogie !
RépondreSupprimerMon fils Ronan ne semble pas encore être contaminé, pourtant dès l'âge de 3 ans il m'a accompagné dans les mairies. Mais j'ai contaminé une de mes deux soeurs et sa belle soeur ainsi que deux ou trois collègues de bureau.